Platon condamne l’art, non seulement parce qu’il est incapable d’atteindre la vérité mais plus gravement encore parce qu’il peut en détourner. Le sens du symbole transcende le symbole. L'art est du même ordre de valeur que la rhétorique ; l'art dupe et flatte les sens et nous éloigne de la réalité vraie. Dès lors, le récit de l’origine du Taj Mahal n’est pas la condition de sa beauté. Buy Des Principes De L'Art D'Apres La Methode Et Les Doctrines De Platon (1850) by Burnouf, Emile online on Amazon.ae at best prices. Free 2-day shipping. L'art semble inévitablement lié à l'idée de beau.En effet, quand on dit d'un objet qu'il est une œuvre d'art, on lui attribue une valeur (« c'est de l'art », « ce n'est pas de l'art »). E. I. Mais la définition de la beauté elle-même reste inaccessible à l’homme comme en témoigne la tentative avortée de Socrate dans le Grand Hippias[3]. L'œuvre d'art nous révèle donc que l’être ne se définit pas de façon univoque : il est à la fois un être en acte et un être en puissance, puissance au sens de potentialité. Plotin, le néo-platonicien, revisite l’interprétation platonicienne de l’art en la rectifiant. Car l'art est une éducation sentimentale. », Dogma, décembre 2011 [dogma.lu]), [7] Frangne P.-H. « Vers un art sans écart ? L’art est doublement poïétique. [28] Aristote, «La Poétique», coll. La seule différence avec Platon, c'est que pour le catholicisme, l'art ne doit pas être subordonné à la philosophie mais à la révélation divine. Journal of Hellenic Studies 54:226 (1934) Abstract This article has no associated abstract. C’est ce qu’Aristote appelle son être en puissance. L. Hobin, Les rapports de l'être et de la connaissance d'après Platon, Paris, 1957, p. 31-32 ; V. Goldschmidt, Questions platoniciennes, Paris, 1970, p. 242 ; H. Joly, Le renversement platonicien, Paris, 1974, p. 49-51. De ce point de vue, l'œuvre renvoie autant à son réfèrent qu'à l’idée qui l'engendre et en fait un objet nouveau à part entière. Par extension, chose ou être qui permet à l'esprit ou au cœur de trouver son plein épanouissement. Aristote donne le nom de « Forme » à ce principe de détermination. Selon Aristote, l'art doit, comme la nature, être harmonieux. Dans « De l’Âme » (livre II), Aristote définit l'âme comme « l’entéléchie première d’un corps naturel qui a la vie en puissance ». L’art selon Aristote L’art a une fin qui lui est extérieure . Platon et l'art de son temps. Ainsi, c’est en connaissant le contexte à l’origine de l’œuvre que le spectateur de Guernica peut en apprécier toute la vérité. Certes, l’œuvre d’art est encore un miroir, un dessein analogique, mais ce dessein n’est pas conçu comme dévoilement, comme Alètheia, mais comme une construction d'images (miméma) dont l’artiste maîtrise la finalité, les règles et les opérations de mise en œuvre. Paul Klee dira plus tard : « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible »[9]. Ni l’interprétation d’Aristote ni celle de Heidegger ne semblent convenir à certaines productions de l’art contemporain. Dieu « est ce qu'Aristote appelle une entéléchie (...) un être ayant en soi sa fin et sa perfection » (Victor Cousin, Histoire générale de la philosophie, 1861, p. 158). Du fait qu’elle contient en elle-même sa propre logique, sa propre signification, l’image métaphorique parle d’elle-même, elle n’a pas besoin de rechercher à l’extérieur d’elle sa signification. Il s’agit de deux acceptions de la mimésis auxquelles correspondent deux techniques de représentation : alors que la mimésis de Platon est de nature symbolique, celle d’Aristote renvoie plutôt à la métaphore. Pour lui la véritable œuvre d’art a une fonction maïeutique. Dans la Poétique , Aristote le classe en effet, avec l’artisanat, dans la catégorie des activités poétiques, par opposition aux activités pratiques, comme la politique ou la morale, qui ont leur fin en elles-mêmes [1] . Ce sens c’est ce dont l’œuvre constitue la métaphore. Si les arts définis comme mimésis, souffrent selon Platon d’une infériorité ontologique, à l'inverse, la philosophie qui incarne la beauté a le pouvoir de reconduire aux Idées et à l’Etre véritable. L'art est imitation. L'entéléchie ainsi définie est, en quelle que sorte, la surimpression de la perfection sur elle-même. Non seulement tout philosophe est artiste, mais Socrate nous dit même … Le peintre amateur amène bien à l’existence une forme nouvelle sans qu’il s’agisse pour autant d’une œuvre d’art. Comme chez Descartes, l’âme de l’art contemporain est une entité séparée du corps de ses œuvres. Image stylisée que l’auteur de l’œuvre met en valeur pour que jaillisse le sens de son œuvre. Cette interprétation de la mimésis renvoie à l'Allégorie de la Caverne[5] : ce que la plupart des hommes pensent être la « réalité véritable » n'est que l’ombre de celle-ci projetée sur les parois de la caverne. L’airain laissé à lui-même peut se corrompre. Seul l’accès à la « réalité véritable » peut être accès à la beauté. Contrairement à la raison qui n'accède qu'aux «représentations», seule la connaissance métaphysique permet d'accéder au «noyau» ou à l'essence du monde. De ce point de vue, le tableau « Guernica », aujourd’hui exposé comme symbole des horreurs de la guerre, peut être considéré comme un exemple d’art au sens platonicien. Dans « les noces de Cana » de Véronèse, le point central de l’œuvre est sans conteste la figure du Christ. Le ready-made de Marcel Duchamp, les œuvres de Malévitch, de Stella ou d’Andy Warhol, pour ne citer qu’eux n’ont pas de vie propre dans la mesure où, sorties du contexte [36] qui les légitime et des théories qui leur donne du sens [37], elles ne sont pas identifiable comme œuvre d’art, sinon en tant qu’objets décoratifs ou objets du quotidien. l art selon platon Page 1 sur 50 - Environ 500 essais rien a foutre 2733 mots | 11 pages un dialogue de Platon, traîtant du genre critique. Platon ne loue pas toutes les formes d'intelligence. Grimaldi Nicolas. Université Rennes 2 Haute Bretagne, [21] Michel Le Guern, « Sémantique de la métaphore et de la métonymie », Librairie Larousse, Col. Langue et langage 1973, p. 39. C’est qu’il n’aime pas le changement. [25] Françoise Balibar, « La matière, des Grecs à Einstein », cours au Collège de la Cité des sciences. Cela pourrait signifier qu’à un certain type d’œuvre d’art correspond, dans un mouvement circulaire, un type d’interprétation, et réciproquement. La mimésis aristotélicienne fonctionne au contraire comme un processus dont l'objectif est de construire une représentation intelligible de la réalité. C'est ainsi que l'airain peut devenir une statue. D. T. & P. Schuhl. En cela l'art se rapproche de la philosophie. [33] Martin Heidegger, « De l’origine de l’œuvre d’art », version de 1931-32, Texte allemand et traduction française par Nicolas Rialland, Édition bilingue numérique [pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/heidegger_de_l_origine_de_l_oeuvre_d_art.pdf], [34] Martin Heidegger, « De l’origine de l’œuvre d’art », version de 1931-32, Texte allemand et traduction française par Nicolas Rialland, Édition bilingue numérique [pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/heidegger_de_l_origine_de_l_oeuvre_d_art.pdf]. Cette détermination néguentropique de l’airain ne peut s’actualiser —au sens anglais de rendre « actual »[25]— sans l'intervention d'un « agent » extérieur, en l’occurrence le sculpteur. Platon ne voit pas l'objet d'art comme un ajout que l'homme ferait au monde en créant quelque chose de plus mais il voit dans l'art quelque chose de moins : l'objet d'art est moins que son modèle. Le passage de l’être en puissance à l’être en acte, de la privation d'être à l'être-étant (pour employer le vocabulaire d'Heidegger), Aristote le qualifie de mouvement de perfection, ou d’accomplissement, dans la mesure ou il vient amener à l'existence ce qui ne l'était qu'en puissance. Cela ne s'explique pas. Selon Heidegger, l'essence de l'art est de faire advenir la vérité de ce qui est. La création dépasse l'artiste lui-même, elle est un advenir de l'être. Ainsi, la différence entre l’artisan et l’artiste, tient à ce que l’artiste apporte un « supplément » d’être au fait technique. Il n’explose pas à l’œil et à l’esprit du spectateur par sa beauté mais par sa symbolique. Cette caractérisation n’a en soi rien de péjoratif, et, dans le Sophiste, Platon mentionne un analogue divin de la production humaine des images. Les conceptions de l’art chez Platon et Aristote proposent deux structures d’interprétation des œuvres. L'émotion esthétique éprouvée à la lecture d'un poème, au spectacle d'une pièce de théâtre, d'une œuvre plastique ou de toute autre œuvre d'art,... n'est qu'un leurre, une illusion. Buy Des Principes de L'Art D'Apres La Methode Et Les Doctrines de Platon (1850) by Burnouf, Emile online on Amazon.ae at best prices. Classical Greek Philosophy in Ancient Greek and Roman Philosophy (categorize this paper) Chez Aristote, l’œuvre d’art n’est pas le produit d’une approche négative de la vérité comme chez Plotin. C’est dans la beauté de l’œuvre que réside tout le sens de celle-ci. Imitant la réalité sensible, les œuvres d'art ne sont qu'une imitation (mimésis) d'imitation, la copie trompeuse d'une copie. Platon y voit l’illusionnisme, Aristote y voit une forme épurée du réel.L’art selon Platon et les néoplatoniciens. Le lumineux ainsi constitué dispose son paraître dans l'œuvre. Le supplément d’être qu’introduit l’artiste « classique » —nous verrons plus loin la différence avec l’artiste « contemporain »— est générateur de sens et de beauté. L’artiste parvient à sur-imprimer la perfection sur elle-même. Academia.edu is a platform for academics to share research papers. ». L'émotion esthétique fait partie du jeu de l'art. Le processus de création d’une œuvre d’art est double. L’art est producteur de connaissance[15]. Ce que symbolise cette position est théologiquement claire : le Christ est l’axe du monde. La quête de la beauté véritable est une démarche maïeutique qui implique une certaine ascèse, car, souvenons-nous, le mythe nous apprend que c’est de façon négative que l’on approche de la vérité. Éros est « traversée du sensible » en ce sens qu'il ouvre un passage par le sensible pour finalement s’en émanciper. Le terme « perfection » doit être pris ici indépendamment de toute référence morale ou esthétique[27]. Platon distingue œuvre d’art et quête du beau. l art selon platon Page 11 sur 50 - Environ 500 essais Roman 10342 mots | 42 pages Apologie de Socrate Dans l’Apologie de Socrate (Πλάτωνος Ἀπολογία Σωκράτους, sous-titrée Genre éthiqueéthique ) Platon rapporte les plaidoyers de Socrate lors de son procès qui déboucha sur sa condamnation à mort. (1) Cf. Ce sens c’est ce qui dans l’œuvre d’art renvoie à un Autre qu’elle-même. Mais les mains de l’artiste ou de l’artisan nous révèlent qu’il dispose d’un potentiel inverse, de nature néguentropique[24]. Buy Des Principes De L'art, D'après La Méthode Et Les Doctrines De Platon... at Walmart.com « Il respecte Homère par-dessus tout. [18] André Lalande, « Vocabulaire technique et critique de la philosophie » Paris, P. U. F., 9e éd., 1962, pp. Éros est l’artisan qui unit ce qui était séparé, et de cette union naît un troisième terme : l’œuvre d’art qui synthétise et valorise. « Le beau se trouve dans la grandeur et l'arrangement »[28] (50 b 37) dit le Stagirite, mais l’art ne se réduit pas à la perfection technique. « La peinture c'est comme la cuisine. Selon Heidegger[33] l'œuvre fait advenir la vérité comme dévoilement, comme accession à l'être. La fulgurance de l’émotion esthétique que j’éprouve face au Taj Mahal n’a rien à voir avec le sentiment d’admiration que j’éprouve face à une prouesse technique, fut elle architecturale. Le sculpteur ne fait pas qu’extraire d’une masse de pierre l’imitation d’un corps, il lui imprime cette expression de vie et de souffrance dont la vérité en fonde la beauté. Seulement l'intelligence au service du bien. [1] Platon, « La République », Livre VII, in Platon œuvres complètes, Tome 1, Trad & Notes Léon Robin, Gallimard, La Pléiade 1950, [2] Platon, « Le Banquet » in Platon œuvres complètes, Tome 1, Trad & Notes Léon Robin, Gallimard, La Pléiade 1950 p. 741, [3] Platon, « Le Grand Hippias », in Platon œuvres complètes, Tome 1, Trad & Notes Léon Robin, Gallimard, La Pléiade 1950, p.22-56, [4] Platon, « La République », livre X, in Platon œuvres complètes, Tome 1, Trad & Notes Léon Robin, Gallimard, La Pléiade 1950, p.1208. La philosophie de Platon - Platon (en grec ancien Πλάτων / Plátôn), Athènes, 428 - 427 av. Le Taj Mahal est une métaphore de l’amour au delà de la mort. L’analyse aristotélicienne correspond bien à ce type de conception de l’œuvre. Il condamne l’art, mais il respecte l’artiste. De plus, entre la « croute » et l’œuvre d’art il existe des formes intermédiaires. Platon y voit l’illusionnisme, Aristote y voit une forme épurée du réel. C’est à ce titre que, selon Gadamer, la signification de l’image religieuse est exemplaire, car elle seule permet de voir la « puissance ontologique de l’image »[30]. 9, 51b5. S’abandonner à cette expérience, c’est éprouver un sentiment esthétique. [12] Cité par Luc Ferry, « Heidegger - Les illusions de la technique », Flammarion, Paris 2012, pp. L’objet réalisé par l’artisan n’est ni une « croute » ni nécessairement une œuvre d’art. L'être et la forme selon Platon. Dans ce texte, le mot « arbre » correspond à la « foi » par un système de signes emboîtés. Pour connaître le Beau, il est nécessaire de quitter le domaine de l’art, de la mimésis comme copie de la copie, pour retrouver la figure d’Éros comme aspiration de la beauté (206e)[2]. Il semble bien que chaque œuvre a son propre langage, sa propre philosophie. (5) II ne semble guère pertinent, en effet, de traduire par « musique » cette μουσική qu'évoque Socrate dans les deuxième et troisième livres delà République (376c-412b), alors qu'il précise aussitôt qu'elle comporte des discours (376c), que parmi ces discours beaucoup sont des fables, et que parmi ces fables beaucoup sont mensongères (377ac). Pour justifier cette répudiation de l'art chez Platon, on entreprend fort justement d'éclairer la fin du sixième livre par le début du dixième (3), et on montre que, comme les εικόνες sont l'ultime dégradation des Idées (4), l'artiste qui est le virtuose des apparences a une vocation tout opposée à celle du philosophe. Je n’ai même pas besoin de connaître l’historique de l’œuvre pour être saisi par la beauté qui l’irradie. À l’« instrument de réminiscence » Aristote oppose la médiation de l'élaboration, du travail sur l'œuvre qui participe d'une démarche positive vers la connaissance. Le beau n'est pas une essence éternelle et immuable comme le pensait Platon mais la représentation d'une forme réelle dans une production artistique. La fonction cognitive de l’art selon Aristote repose donc sur une stylisation ou une schématisation qui engendre une forme épurée du réel[17] contenant en elle-même sa propre logique, sa propre signification. L'émotion esthétique ne doit rien à la beauté parce qu'elle ne doit rien à la vérité. L’art est vu sous l’angle de l’acte créateur de vérité. A contrario, en faisant de l’œuvre d’art la construction analogique d’une réalité dont on ne retient que certains attributs essentiels pour les mettre en valeur, Aristote conçoit la mimésis sur le registre de la métaphore. Grâce à l’effort de connaissance du spectateur il peut contempler la beauté de l’œuvre sans forme, c’est-à-dire sans et à travers sa configuration visible[10]. L'un tendrait à descendre sans cesse davantage une pente que l'autre s'efforcerait de remonter. L'œuvre artistique nous amène à comprendre que ce qui caractérise un être ce n'est pas seulement sa réalité en acte, c'est aussi ce qu'il est susceptible de devenir. L'intelligence n'est pas toujours employée vers des fins bonnes. L’art habité par Éros est réhabilité dans sa fonction de langage de l’Alètheia. Se complaisant aux plus frelatées des apparences, l'art chez Platon est comme la sophistique : une virtuosité de l'illusion et une entreprise de perversion. [14] Aristote, « La poétique », chap. Learn more about Scribd Membership Transcription par Taos Aït Si Slimane du cours du 04 décembre 2003. Le sculpteur qui réalise une statue, même s’il fait preuve d’une parfaite maîtrise technique, ne réalise pas nécessairement une œuvre d'art. Mais, ajoute-t-il, entre les mains de l'artiste ce même morceau d’airain peut devenir autre chose, par exemple une statue. C'est le beau qui s'illumine en tant que vérité de l'apparence, ici celle d’une simple paire de chaussures. En revanche, Platon distingue entre les hommes de l’art, ceux qui pratiquent l’art du simulacre et ceux qui pratiquent l’art de la copie, et c’est en ce sens qu’il en vient à condamner les artistes de son temps, architectes, sculpteurs ou peintres. [36] Musées, galeries ou autres environnements signifiants consacrés comme tels par l’artiste lui-même ou l’institution. R. Loriaux (1955) Abstract This article has no associated abstract. Cette anamnèse ramène à ce qui est au-delà du temps, au silence insécable de l’éternité[7], au temps hors temps. La métaphore impose à l'esprit du spectateur, en surimpression par rapport à l'information logique contenue dans la figuration concrète de l’œuvre, une image associée fondée sur une schématisation du réel. Platon comme Aristote conçoivent l’art à travers la grille de la mimésis. Nous emprunteront à Aristote le terme « entéléchie » (ἐντελέχεια)[29] pour désigner le principe « néguentropique » de cette «bonification», principe qui permet à l'œuvre d’art de trouver son plein épanouissement, son plein sens par redoublement de l’accomplissement, de la poïésis. A la différence de l'artisan et du technicien qui « ne font » qu’amener à l’existence ce qui est déjà inscrit potentiellement dans les choses, l'artiste amène un supplément de sens à sa création. [30] Hans-Georg Gadamer, « Vérité et méthode », Paris, Seuil, 1976, p. 161. Platon distingue œuvre d’art et quête du beau. Se complaisant à la réalité la plus frelatée, l'art serait donc inconciliable avec cette recherche de la réalité la plus pure qu'est la philosophie. Se référant à une « réalité véritable » il affirme, à l'inverse de Platon, que seul l'art est en mesure d'y avoir accès. Ainsi l’art, selon Platon, vise un plaisir distinct de la connaissance et de l’utilité éthique. « De telle sorte [que] l'être qui se cache est illuminé. La beauté du Taj Mahal dont la reconnaissance immédiate s’impose intuitivement à nous, repose sur une stylisation de l’amour et de la mort. [29] Chez Aristote, principe créateur de l'être, par lequel l'être trouve sa perfection en passant de la puissance à l'acte. L’œuvre d’art se donne alors pour principale fonction de dévoiler la présence de l’intelligible entendu comme fond métaphysique du temps hors-temps[8]. Selon la théorie saussurienne du rapport entre un signifiant et un signifié, le signifié symbole est en même temps le signifiant d'un autre signifié[21], la re-présentation d’une représentation, ou, en termes platoniciens, l’imitation d’une imitation. [19] Charles Peguy, « Le mystère des saints innocents », Gallimard, 1948 p.14, [20] P.-H. Frangne et L. Brogowski « Vers un art sans écart ? Éros peut habiter l’art, lequel peut être porteur de quête du beau et du vrai. C'est à l'art cependant que la cité platonicienne confie l'éducation des enfants, l'organisation des cérémonies, la composition des danses et des chants. L’œuvre d’art acquiert ainsi une dimension philosophique que ne possède pas le récit historique[14]. Le début du Protagoras de Platon nous donne une vivante image de l`enthousiasme et du respect extraordinaire qu`il suscite parmi la jeunesse. En termes saussuriens, on dira qu’au signifiant « arbre » correspond un signifié qui est la représentation mentale d'un arbre. Avec Plotin et les néoplatoniciens, la beauté sensible est la manifestation de la forme intelligible qui permet sa présence dans le monde. Toutefois, les appréciations que nous portons sur l'œuvre, ou sur l'objet produit qui prétend au statut d'« œuvre d'art », dépendent en grande partie du plaisir ou de la satisfaction que. L'art n'est qu'une imitation, un miroir de ces ombres. Contrairement à l’anamnèse de Plotin[16] qui conditionne l'art à l'abandon de la réalité prosaïque, l’art d’Aristote s’appuie sur le réel pour en faire jaillir une vérité. Mais celui qui n'a aucune connaissance de la théologie chrétienne sera incapable de procéder à cette analyse, il n’y verra que la qualité esthétique et technique du tableau. », Tautologie et littéralité dans l'art contemporain (2009) 7-25 - [halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00624337], [8] B. Salignon « Sujet et Temporalité », Cours Esthétique Master 1 Philosophie, psychanalyse. Ce substrat, « support » d'une Forme, c’est ce que le Stagirite appelle « Matière ». Si la réflexion esthétique remonte à Platon et à ses réflexions sur le beau, la thématisation de l’art en tant que branche dédiée de la philosophie est assez récente : L’Esthétique doit son nom à Alexander Baumgarten qui vient du grec aisthètikos, ce qui signifie la perception par les sens ou encore faculté de sentir.Ainsi, l’esthétique est la science qui traite … Poétique, Editions du Seuil, Paris, 1980. Cette Forme doit être considérée comme un principe organisateur —plutôt que comme une forme au sens de « shape » en anglais[26]—. Les artistes sont dangereux pour la république car l’art séduit alors qu’il n’est que pur illusionnisme. Sa vérité est là, toute entière dans sa beauté. cit. De plus il n'imite même pas l'être mais il imite le sensible. La peinture, par exemple, n’est qu’une copie d’une copie. Pour Plotin, la quête de la beauté suppose un certain recul qui favorise l'abandon de la réalité prosaïque présente sous la multitude de ses aspects singuliers.
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